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dimanche 9 novembre 2014

Mamy boom ! ! ! !



Bonjour,

Aujourd’hui, je voudrais vous parler des sentiments
 qui m’animent actuellement et qui,
je pense, devraient faire réfléchir de nombreux parmi vous. 

Je ne veux pas faire de cet écrit une généralité 
mais je souhaiterais que mon analyse puisse servir à d’autres.
Je traverse actuellement une période difficile et 
suis habitée par un mal être que j’ai du mal à définir. 

Ma petite maman nous a quitté brutalement le 3 novembre 2004 
et depuis, j’avoue avoir du mal à refaire véritablement surface. 
Bien sur, ma peine est immense 
mais je suis certaine qu’il n’y a pas que cela.

J’ai eu la chance d’avoir des parents formidables 
qui m’ont inculquée en douceur des principes fondamentaux
qui ont fait de moi ce que je suis actuellement 
et je ne les remercierai jamais assez pour cela.

Mon père disparut lorsque j’avais 17 ans ;
 maman et moi-même, mîmes de nombreuses années à accepter son absence.
Je pense que la situation était complètement différente
 car la seule présence de ma mère me sécurisait et me rassurait ; 
le noyau familial existait toujours et je me sentais encore protégée.
A présent et bien qu’énormément entourée,
 je me sens seule avec une impression de vide immense.

Serais-je devenue adulte aussi brutalement ?

Cela est difficile à définir mais il faut bien avouer
 qu’inconsciemment le bien-être douillet 
dans lequel je vivais depuis de nombreuses décennies a soudain disparu et 
je me trouve désormais confrontée à la dure réalité de la vie.

Bien sur, j’ai depuis longtemps appris à gérer ma vie comme tout le monde
mais je faisais toujours en sorte que maman sache tout,
je lui parlais de tous mes problèmes
ce qui entraînait toujours des discussions enrichissantes. 
J’ai encore tant de choses à lui dire, à lui parler de mes projets et
obtenir son avis sur les orientations que je compte prendre.
 Il va falloir que je m’habitue à cet isolement
 et je sais que cela sera très dur ; mais j’y parviendrai.

Beaucoup d’entre vous doivent penser qu’il était temps
 que je prenne conscience d’être passée du statut d’enfant du baby-boom,
sixties et autre age tendre à celui de mamy boom
 ( peut être dans le coup mais quand même mamy boom ! ! ).

Mon réveil fut brutal et sans concession,
 mais il faut bien reconnaître que je ne suis pas la seule dans cette situation.
 En ce qui me concerne, la transition se fit rapidement
 alors que pour de nombreux d’entre vous, 
 celle-ci a du se faire par paliers successifs.

D’enfant surprotégée, j’ai l’impression d’être passée directement
 à la fonction de grand-mère……………………..

Ne croyez surtout pas que je vais sombrer dans la dépression :
 loin de moi cette éventualité ! ! 
Maman était une femme de décision avec un très fort caractère 
et par respect pour elle, 
il me faut réagir et honorer ainsi sa mémoire.
 Par contre, elle trouverait certainement normal que je m’interroge un tant soit peu.

Voila, vous savez tout ou presque sur les sentiments qui m’habitent actuellement.
 Je pense que le temps sera le meilleur médicament .

Merci de vos passages et commentaires.



samedi 1 novembre 2014

Un monument de la chanson: Serge Reggiani





Bonjour,

Je voudrais vous parler d'un artiste que j'ai particulièrement aimé
et dont, encore aujourd'hui, j'écoute les disques avec un immense plaisir :
je veux nommer Serge Reggiani.

Au début des années 70,
j'ai eu la chance de l'applaudir deux fois au théâtre de Reims
et je me souviens avec émotion de la chaleur de sa voix
et de la beauté des textes récités.

Depuis peu, j'ai reçu en cadeau,
un coffret de huit disques le concernant et
c'est ainsi que tous ces souvenirs sont revenus à ma mémoire.

L'homme.
Toutes les bonnes biographies consultées sur Internet vous diront
qu'il est né en 1922 dans le nord de l'Italie.
Compte tenu de la situation du pays, son père doit d'enfuir
et c'est ainsi que toute la famille s'installa en Normandie
avant d'arriver à Paris.
Il faut signaler qu'il appris le français en moins d'une année
et surtout qu'il s'intéressa au sport et
tout précisément à la boxe.
A 13 ans, il quitta l'école et devint apprenti coiffeur.
Ensuite, il suit des cours au conservatoire et
ainsi commença sa carrière théâtrale et cinématographique.

Mais je voudrais surtout vous parler du Serge Reggiani
chanteur à la voix si chaude et grave.

Il faut tout de suite signaler que sa célébrité
en tant qu'interprète ne fut effective qu'à partir de 44 ans.
Et dès mai 68, le public jeune dont je faisais partie
commença à aduler ce chanteur et
 les textes de Boris Vian. ( Le déserteur)
A la même époque,
 il compose « les loups sont entrés dans Paris »
qui fait allusion à la seconde guerre mondiale.
Il ne faut pas perdre de vue que Serge Reggiani
est un chanteur que l'on qualifie de gauche et
ses prises de position contre le gouvernement
le rendirent populaire à la veille de mai 68.

Pour nous, jeunes de l'époque,
il incarnait une certaine « intelligencia »
de Saint Germain des prés.

C'est à ce moment qu'il compose « le petit garçon »
et chante des textes de Georges Moustaki comme « ma liberté ».
La carrière de Reggiani chanteur était lancée
et perdure encore actuellement.
Par la suite, il milita pour de nombreuses causes
et en particulier la lutte contre le racisme
en faveur des droits de l'homme.
Mais la vie fit que la carrière de Reggiani chanteur
fut en dent de scie, avec des hauts et des bas ! ! !
En décembre 2000, il sortit un album testament
« enfants, soyez meilleurs que nous »
qui ne rencontra pas le succès escompté.

Le coffret
Il se présente avec une photo de Serge Reggiani jeune
fumant une cigarette et comporte huit CD
regroupant la quasi-totalité de son répertoire.
Je vous épargnerai la liste détaillée des Cd
mais vous dirais simplement
que l'on y retrouve tous ces plus grands succès.
En ce qui me concerne, j'adore
« il suffirait de presque rien » et « Sarah »
dont je me permets de vous donner ci après
le texte intégral des paroles.
Je vous invite à les lire avec attention
afin de ressentir la beauté des mots employés.



Il suffirait de presque rien (1968)

Il suffirait de presque rien
Peut-être dix années de moins
Pour que je te dise "Je t'aime"
Que je te prenne par la main
Pour t'emmener à Saint-Germain
T'offrir un autre café crème

Mais pourquoi faire du cinéma
Fillette allons regarde-moi
Et vois les rides qui nous séparent
A quoi bon jouer la comédie
Du vieil amant qui rajeunit
Toi même ferais semblant d'y croire

Vraiment de quoi aurions-nous l'air
J'entends déjà les commentaires
"Elle est jolie, comment peut-il encore lui plaire
Elle au printemps, lui en hiver"

Il suffirait de presque rien
Pourtant personne tu le sais bien
Ne repasse par sa jeunesse
Ne sois pas stupide et comprends
Si j'avais comme toi vingt ans
Je te couvrirais de promesses

Allons bon voilà ton sourire
Qui tourne à l'eau et qui chavire
Je ne veux pas que tu sois triste
Imagine ta vie demain
Tout à côté d'un clown en train
De faire son dernier tour de piste

Vraiment de quoi aurais-tu l'air
J'entends déjà les commentaires
"Elle est jolie, comment peut-il encore lui plaire
Elle au printemps, lui en hiver"

C'est un autre que moi demain
Qui t'emmènera à St-Germain
Prendre le premier café crème
Il suffisait de presque rien
Peut-être dix années de moins
Pour que je te dise "Je t'aime"


Sarah ( paroles de G Moustaki) Prélude de C Baudelaire: fin du poeme

"je n'ai pas pour maitresse une lionne illustre"
« Si vous la rencontrez, bizarrement parée
Traînant dans le ruisseau un talon déchaussé
Et la tête et l'œil bas comme un pigeon blessé
Messieurs, ne crachez pas de jurons et d'ordures
Au visage fardé de cette pauvre impure
Que, déesse famine a, par un soir d'hiver
Contrainte à relever ses jupons en plein air.
Cette bohème là c'est mon bien, ma richesse
Ma perle, mon bijou, ma reine, ma duchesse »


La femme qui est dans mon lit
N'a plus 20 ans depuis longtemps
Les yeux cernés
Par les années
Par les amours
Au jour le jour
La bouche usée
Par les baisers
Trop souvent, mais
Trop mal donnés
Le teint blafard
Malgré le fard
Plus pâle qu'une
Tâche de lune

La femme qui est dans mon lit
N'a plus 20 ans depuis longtemps
Les seins si lourds
De trop d'amour
Ne portent pas
Le nom d'appas
Le corps lassé
Trop caressé
Trop souvent, mais
Trop mal aimé
Le dos voûté
Semble porter
Des souvenirs
Qu'elle a dû fuir

La femme qui est dans mon lit
N'a plus 20 ans depuis longtemps
Ne riez pas
N'y touchez pas
Gardez vos larmes
Et vos sarcasmes
Lorsque la nuit
Nous réunit
Son corps, ses mains
S'offrent aux miens
Et c'est son cœur
Couvert de pleurs
Et de blessures
Qui me rassure

Je pense que nombreux d'entre vous sont sensibles aux mots
et je pense que la majorité des textes de Serge Reggiani
renferme une sensibilité inégalable.


Ce grand artiste nous a quitté le 22 juillet 2004
suite à un arrêt cardiaque.
Il avait 82 ans et nous laisse en héritage de magnifiques chansons.
A cet effet, je vous recommande les CD
comportant non pas des chansons
mais des lectures faites par Reggiani
d'Albert Camus, Victor Hugo, Arthur Rimbaud et Serge Gainsbourg.

Toute ma vie, je me souviendrai de l'artiste
qui réussi à donner à l'adolescente que j'étais,
la chair de poule en raison de sa voix grave et chaude
et dont les textes me firent aimer une partie de la littérature française.
Si, comme moi, vous avez, dans les années 60,
vibré en écoutant les paroles des chansons de cet italien déraciné,
je vous invite à vous procurer ou à vous faire offrir
ce coffret renfermant une quantité de souvenirs.

Merci de vos lectures et commentaires,