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jeudi 14 février 2008

Egypte, Esna temple du Dieu Khnoum




Le temple du dieu bélier à Esna
( article de mars 2008 )


Afin de reprendre mes bonnes habitudes,
je voulais aujourd’hui vous faire découvrir ou redécouvrir
le temple de Khnoum le dieu bélier qui se trouve à Esna
bourgade située à 60 kilomètres au sud de Louxor
sur la rive gauche du Nil.



Très succinctement, je vous retracerai l’histoire de ce temple
mais je voudrai surtout attirer votre attention
sur le caractère particulier de cet édifice
ainsi sur les difficultés actuelles de ce site touristique.


Dans l'Antiquité, cette cité prit le nom de Latopolis
en raison du fait qu’on y vénérait un poisson sacré,
certainement la perche du Nil appelée latès.
Ce temple fut dédié à Khnoum qui,
à l’époque, était considéré comme le potier universel,
celui qui façonnait sur son tour les êtres vivants.

Il était également le protecteur des sources
et maître de la crue.

Cet édifice fut construit à l’époque ptolémaïque.
Sa décoration se poursuivit sous les romains
jusqu’au milieu du III° siècle
( On peut en effet déterminer avec exactitude cette date
étant donné qu’un mur de la salle hypostyle
porte le cartouche du roi Dèce
qui régna de 249 à 251).

N’oublions jamais que lorsque Champollion
découvrit ce temple en 1828,
il servait de dépôt de coton ! ! !

Cet édifice a remarquablement résisté au temps
car il fut,durant de nombreuses années
enfoui sous les couches de limon déposées
à chacune des crues du fleuve roi : le Nil.

De nos jours, il nous faut arpenter une rue remplie
de commerçants en tout genre avant d’arriver à distinguer
ce qui reste du temple de Khnoum.



En effet, c’est au fond d'un large trou de 9 mètres de profondeur
qu’il se situe actuellement.

Au cours des siècles, la ville s’est construite autour du temple
et compte tenu de son enfouissement progressif,
la cité d’Esna se trouve être plus haute que ce site visité
par de nombreux touristes.

Il faut donc descendre par un escalier
afin de pouvoir admirer ce site.

Désormais, seule la salle hypostyle est visible ;
le sanctuaire devant certainement
se trouver sous l’emplacement actuel
des maisons situées à l’ouest.

Néanmoins, nous pouvons admirer 24 superbes colonnes,
conservées dans un état quasiment intact,
qui supportent les architraves sur lesquelles repose
un plafond à vous couper le souffle.
En effet, on peut y contempler des scènes astronomiques
ainsi que le calendrier des fêtes
où y figure quelques signes du zodiaque.



Il faut que je vous précise que ces colonnes
sont surmontées de chapiteaux
qui sont tous diffèrents les uns des autres.
L’une d’elles ( coté droit) a récemment été restaurée
révélant ainsi les couleurs originelles
qui ont subsisté sous les poussières accumulées
au cours des siècles ! ! !



De nombreux programmes proposent la visite de ce site
que vous pourrez effectuer en une demi-heure.

Actuellement, le gouvernement égyptien se trouve
confronté à un gros problème concernant ce joyau antique.

Exposé aux eaux souterraines pendant des années,
le temple d’Esna a perdu une partie
importante de ses décorations, celles de la base.
Il semble que neuf mètres des vestiges du temple
soient plongés dans les eaux souterraines
durant les mois de l’été.
Le reste de l’année, les bases sont sèches.

A cet effet, je me permets d’ouvrir une petite parenthèse
afin de vous rappeler que les eaux du Nil,
nonobstant le haut barrage d’Assouan
subissent une crue et une décrue.

La saison basse se situe en hiver
et les eaux comment à remonter en été.

Ce phénomène est directement lié
aux pluies survenues en Afrique
qui vont se déverser dans le haut barrage
qui va réguler son niveau en ouvrant ses vannes
et en lâchant ainsi des milliers de mètres cubes
qui vont remonter jusqu’au Caire ( donc en été ! !).

D’autre part, la ville d’Esna ne possède pas
de système organisé de drainage sanitaire.
On peut dire qu’actuellement la ville d’Esna
est baignée dans les égouts et les eaux souterraines.
Des accords viennent d’être signés et la ville de Luxor
devrait prendre en charge le drainage des eaux d’Esna
afin de sauver le temple ainsi que la cité.



Mais un autre problème semble voir jour :
le temple est depuis l’origine construit
plus bas que les terres voisines
Il est d’autre part en grande partie inexploré
car la ville s’est développée sur l’ancienne cité.

Les autorités réfléchissent à la solution possible :
le débloquer et le faire élever à son niveau actuel
soit dans sa même place,
soit le transférer dans un autre endroit
toujours proche du site originel.
Cette possibilité fut autrefois la solution préconisée
pour le temple d’Ibis qui devait être débloquer.
Or, compte tenu de l’humidité existante,
les études démontrèrent que 60% des blocs
risquaient d’être endommagés.
On a donc annulé l’idée de déblocage et
on a restauré ce temple à sur son emplacement.
Le CSA ( conseil supérieur des antiquités)
ont donc refusé cette solution et arguant du fait que
l’accumulation du limon aux cours des siècles,
le niveau des rues s’est élevé de sorte qu’aujourd’hui
ces dernières dominent le temple
rendant l’idée du déblocage totalement inexécutable.
Afin de préserver ce site pour les générations futures,
il est à espérer que les travaux de drainage
des eaux souterraines commencent bien e comme prévu.

J’espère de tout cœur vous avoir intéressé
par cet avis qui vous incitera certainement
à ne pas manquer la visite de ce site avant
qu’il ne disparaisse à jamais !

Merci de vos lectures et à bientôt, 








PS du 14 février 2019

Le mur ouest du temple d'Esna s'effondre à cause des eaux de ruissellement 

voir article ici 



Additif  du 13 mars 2019

Une équipe de restauration du ministère des Antiquités est chargée de nettoyer et
 de rénover les peintures murales au plafond du temple Esna, au sud de Louxor.


Le résultat est magnifique, a déclaré le secrétaire général du Conseil suprême des antiquités,
le Dr Moustafa Waziri, notant que les magnifiques couleurs des peintures sont désormais visibles.
Il s'attendait à ce que davantage de peintures et d'inscriptions soient révélées.



Ahmed Hassan Amin, directeur du département archéologique d'Esna,
 a déclaré que tous les documents photographiques relatifs aux inscriptions
et aux peintures du temple étaient également terminés.

Des travaux sont en cours pour nettoyer tous les murs et maintenir les couleurs,
ainsi que pour réassembler des blocs de pierre, a déclaré Entsar Moustafa,
directeur du processus de restauration du temple d'Esna.



Le temple d'Esna est l'un des sites archéologiques les plus importants de Haute-Égypte.
Il est situé à environ 55 km au sud de Louxor, sur la rive ouest du Nil.

Source "Louxortimes;com"

Oublié durant 2000 ans le somptueux décor du temple d’Esna
 retrouve ses couleurs
Article du 18 mai 2022