"Quand l’Égypte vous rend plus que ce que vous avez perdu"





Bonjour,

 

Il y a des jours où l’on croit tout perdu — et d’autres où l’on découvre que les plus beaux souvenirs 
naissent souvent des petits miracles du quotidien.
Voici l’un d’eux, gravé dans ma mémoire depuis les rives d’Esna.

Une parenthèse à Esna – et un grand geste d’humanité

Il y a des souvenirs d’Égypte qui ne s’effacent jamais.
Des instants de vie, parfois anodins, parfois pleins de tension,
 qui laissent une empreinte durable.
Celui-ci remonte à l’époque où je vivais sur
 un bateau de croisière sur le Nil.
Une époque faite de navigations lentes,
de couchers de soleil sur les rives, de marchés animés,
et parfois… de surprises.


Nous étions à l’arrêt à Esna,
coincés par l’encombrement de l’ancienne écluse —
une scène bien familière pour ceux qui ont connu
le Nil avant sa modernisation.
Pour passer le temps utilement,
nous avons décidé de prendre un microbus
pour aller faire quelques courses à Louxor.


Chacune de nous est partie de son côté.
Je laissais ma mère choisir tranquillement
 ce dont elle avait besoin pendant que je m'aventurais
du côté des boutiques, non loin du Club Med.
 Au bout d'un moment, nous nous sommes retrouvées,
un peu fatiguées, mais contentes de nos emplettes.


C’est là que ma mère m’annonce,
très naturellement :
« J’ai mis tous mes paquets dans le bus…
mais ce n’était pas le même chauffeur. »

Silence. Mon cœur s’est arrêté une seconde.


Elle avait, sans le vouloir, confié tous ses achats
— vêtements, babioles en or, souvenirs choisis —
à un autre microbus.

Inutile de dire que le trajet du retour,
ces 40 kilomètres entre Louxor et Esna,
 fut long, tendu, pesant.
Nous pensions avoir tout perdu.


Mais l’Égypte a ce talent étrange pour vous surprendre
là où vous ne l’attendez plus.
Le soir même, quelqu’un vient frapper à la porte de notre cabine :
un chauffeur de microbus demande à nous voir.

C'était lui.

Avec un calme et une honnêteté désarmante,
il nous rapportait tous les paquets de ma mère,
 soigneusement conservés. Rien ne manquait.
 Ce geste, d'une simplicité magnifique,
nous a bouleversées.

Évidemment, nous l’avons invité à bord du bateau,
l’avons remercié chaleureusement.


Ce n’est qu’une anecdote, mais elle m’est restée au cœur.
 Parce qu’elle dit quelque chose de profond sur ce pays :
derrière le tumulte, il y a l’humanité. La vraie.




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