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mardi 25 mai 2021

Egypte, Akhénaton, Aménophis IV ou Aménotep

Article écrit en 2018 




Bonjour,

Aujourd'hui, laissez moi vous parler du pharaon que je préfère:
celui qui me fascine le plus:
Akhénaton ! ! ! 

Peu de personnalités de l'ancien monde excitent
autant d'intérêt pour les érudits,
 les artistes, les croyants religieux et le grand public que Akhenaton, 
 le dirigeant égyptien qui a mené
une réforme fondamentale de la religion 
 et de l'idéologie politique au milieu du 14 ème siècle avant JC.
 Il a introduit et soutenu le culte du disque solaire (appelé l'Aton) 
 comme le seul dieu vénéré par le roi et sa famille royale.

Akhenaton est le fils du puissant pharaon Aménophis III,
 qui régna au XIVe siècle avant notre ère. 
 À sa naissance, il reçut le même nom et
ommença son règne en tant que Aménophis IV 
 (à noter que le nom est parfois transcrit en « Amenhotep »).
 Ce nom rend hommage à la divinité suprême du panthéon égyptien,
 Amon-Râ (ou Amon-Rê, ou encore Rê), 
le liant directement à la grande tradition religieuse de son pays.

Amarna (Tell el-Amarna ou el-Amarna)
est le site archéologique d'Akhet Aton
 "L'Horizon d'Aton",
 la capitale construite par le pharaon Akhénaton
 aux alentours de - 1360



( Musée de Louxor )
  
Quand il devient pharaon en 1353 ou 1351 avant J.-C., 
Akhenaton se retrouve face à un clergé égyptien fortement corrompu.
 Le jeune homme est révulsé par la vision
que lui offre le temple d'Amon :
 les prêtres collectent des offrandes censées aller aux dieux 
 mais qui sont en réalité uniquement
 destinées à entretenir leur propre luxe ;
 de plus, ils forment de véritables harems de jeunes filles, 
officiellement consacrées aux divinités,
 et ils entretiennent la superstition populaire pour mieux régner.


 Profondément mystique,
 la religion égyptienne est complexe et mystérieuse. 
 Quand le jeune Aménophis IV prend les rênes de l'Égypte,
 ce culte existe depuis longtemps et
 l'on est loin du spiritisme des origines : 
 l'Égypte n'est plus l'énigmatique pays des pyramides 
 mais une vaste nation impérialiste qui
se ramifie dans tout le Proche-Orient, 
 domine des peuples qui lui paient tribut et tient en place via une administration complexe. 
 Le nouveau pharaon a tout d'un idéaliste ;
 cette situation lui déplaît et il va en modifier les règles.

 Pour Akhenaton, il n'existe qu'une seule source de divinité : le soleil.
 Aton était déjà une divinité existante mais rarement 
évoquée pour parler du disque solaire. 
 Akhenaton choisit d'en faire le seul dieu et
abolit le panthéon égyptien traditionnel,
 centré autour de la figure divine d'Amon-Râ. 
Il change son nom d'Aménophis IV en Akhenaton,
 qui signifie « Aton est satisfait ». 
 Ainsi, il se pose en tant que représentant d'Aton et
 efface toute référence à Amon-Râ dans son nom. 
 Ce n'est que la première étape d'une vaste opération iconoclaste.

 Pour les Égyptiens, le nom et le langage sont très importants :
 la richesse des hiéroglyphes de l'Égypte antique
 en est le meilleur exemple.
 Akhenaton va donc s'appliquer à détruire
 toutes les inscriptions en hommage 
 à d'autres dieux sur les monuments égyptiens :
on y efface le nom d'Amon-Râ et de ses compagnons.

Akhenaton ira jusqu'à faire marteler le nom de son père Aménophis III 
parce qu'il contenait le hiéroglyphe signifiant Amon : 
ce geste fit scandale dans la société égyptienne où le culte des morts, 
en particulier des parents, est une tradition très forte.


Cette célèbre tablette représente notamment
 le pharaon Akhenaton en adoration devant Aton, 
le disque solaire dont partent
des rayons terminés symboliquement par des mains. 


Bien évidemment, le clergé égyptien est réduit à néant. 
Le culte solaire d'Aton est organisé dans de petits temples à ciel ouvert
 qui n'ont rien de commun avec les énormes
lieux de culte bâtis tout au long du Nil. 
 Les prêtres d'Amon et des autres divinités sont congédiés et,
 dans l'ombre, vont ruminer leur revanche...
 (source: futura science)


Jusqu’à récemment, les seuls à ne pas avoir eu leur mot à dire
 sur le legs d’Akhenaton étaient ses sujets. 
Mais certains se sont montrés très loquaces sur ce pharaon,
 qui gouverna entre 1353 et 1336 av. J.-C., 
et tenta de transformer la religion, l’art et le pouvoir en Égypte. 
Les réactions de ses successeurs à son règne furent très violentes.
Toutankhamon lui-même émit un décret critiquant
 l’état du royaume sous l’autorité de son père :
 « La terre était en souffrance ; les dieux l’avaient abandonnée. » 
 La dynastie suivante qualifia Akhenaton de
« criminel » et de « rebelle ». 
 Ses statues et représentations furent
détruites par les pharaons suivants,
 qui firent tout pour l’effacer définitivement de l’histoire.

Les avis ont basculé dans l’excès inverse à l’époque moderne,
quand les archéologues ont redécouvert Akhenaton.
 En 1905, James Henry Breasted le décrivait comme
 « la première individualité dans l’histoire humaine ».
 Pour lui et beaucoup d’autres,
Akhenaton fut un révolutionnaire dont les idées,
 en particulier sa conception du monothéisme,
 étaient très en avance sur son temps. 




 ( Ce buste d’Aménophis IV-Akhenaton
fut brisé par les successeurs du souverain, 
 au xive siècle av. J.-C., puis endommagé pendant un transport, 
 au cours de la Seconde Guerre mondiale. 
 Il est conservé au Neues Museum, à Berlin.)


Il a été décrit comme un proto-chrétien, un écologiste pacifique, 
un homosexuel revendiqué, un dictateur totalitaire. 
Les nazis et les mouvements afro6centristes
 l’ont loué avec la même ardeur.
 Thomas Mann, Naguib Mahfouz, Frida Kahlo
 l’ont intégré dans leur oeuvre. 
 Sigmund Freud s’est évanoui pendant un débat houleux 
 avec le psychiatre suisse Carl Jung
portant sur l’amour maternel excessif 
  dont aurait souffert le pharaon (diagnostic de Freud :
 Akhenaton souffrait d’un complexe œdipien mille ans avant Œdipe).

Le fils d’Aménophis III, monté sur le trône sous le nom d’Aménophis IV, 
prit deux décisions capitales à la cinquième année de son règne. 
Il changea son nom en Akhenaton (« voué à Aton »)
 et décida de déménager sa capitale
sur le site connu aujourd’hui comme Amarna. 
 Il baptisa sa ville Akhetaton (« horizon du disque solaire »),
 et cette bande de désert vide accueillit bientôt quelque 30 000 âmes.
 Palais et temples surgirent de terre à un rythme élevé,
certains d’une taille surprenante.
 Le temple d’Aton, le plus vaste complexe rituel de la cité,
était long de près de 800 m.
 En parallèle, l’art égyptien connut une révolution.

 Sous Akhenaton, les artisans purent créer des scènes
 réalistes et gracieuses du monde naturel, 
 et même portraiturer Akhenaton et sa reine, Néfertiti, 
 dans des poses inhabituellement naturelles et intimes.
 Le couple royal était souvent représenté
 embrassant et caressant ses filles. 

Une scène allait jusqu’à représenter le roi et la reine s’apprêtant à partager leur couche.
 La représentation des traits d’Akhenaton semble destinée à impressionner le spectateur : 
 des mâchoires massives, des lèvres tombantes et
des yeux étirés d’une ineffable étrangeté. 
 Suivant la conception du souverain,
 la religion subit une simplification radicale. 
 Les Égyptiens honoraient jusqu’à un millier de divinités,
 mais Akhenaton n’était dévoué qu’à un seul dieu.

Lui et Néfertiti fonctionnaient comme des
intermédiaires privilégiés 
entre le peuple et Aton,
 endossant le rôle traditionnel de la prêtrise. 
 Tout cela devait représenter une menace
 pour les prêtres de l’ordre ancien,
 au service d’Amon.
 Après quelques années de séjour à Amarna, 
 le pharaon ordonna à ses ouvriers d’arracher
 toutes les représentations d’Amon dans les temples d’État. 
 Un geste d’une audace extraordinaire :
 pour la première fois dans l’histoire, un roi s’attaquait à un dieu. 
 Mais les révolutions ont tendance
à se retourner contre leurs meilleurs défenseurs,
 et cette violence devait finalement dévorer les
propres créations d’Akhenaton.



( Une stèle de calcaire au musée Neues présente
 Akhenaton et Néfertiti avec trois de leurs filles sous le dieu du soleil.)


Horemheb et ses successeurs, dont Ramsès II, 
détruisirent les palais royaux et les temples d’Amarna,
et brisèrent les statues d’Akhenaton et de Néfertiti. 
Ils supprimèrent aussi les noms du pharaon hérétique et
 de ses héritiers sur les listes officielles des souverains égyptiens.
 C’est en partie pourquoi le tombeau de Toutankhamon,
 dans la Vallée des Rois, échappa aux pillages.
 Du temps des pharaons, des générations de pillards passaient au crible
 ce type de sépultures,
mais celle de Toutankhamon resta en grande partie inviolée :
 elle était tout simplement tombée dans l’oubli.

On avait sans doute aussi oublié les détails de la vie à Amarna. 
De récentes fouilles dans le grand temple d’Aton
révèlent que l’édifice fut détruit
et reconstruit vers la douzième année du règne d’Akhenaton.

 En 1358 avant J.C., le futur Akhenaton 
(celui qui est bénéfique pour Aton)
ceint la double Couronne dans la cité de Thèbes.
 A ses côtés se tient non seulement sa mère, la reine Tiy
 mais surtout la divine Néfertiti
son épouse appelée Sahrâ dans l’intimité.


Un couple magique et légendaire qui va régner sur l’Egypte
 pendant une vingtaine d’années.
Le nouveau pharaon va privilégier le culte du disque solaire Aton.
 Peut-être lassé par le conservatisme des prêtres d’Amon,
 il impose Aton comme seul dieu.
 Il s’oppose principalement au grand prêtre Aânen,
 son oncle qui le traite volontiers d’hérétique
 « l’idéologie que prône le prince royal
met en péril la cohésion de notre Terre,

son existence même ».

Malgré tout le jeune souverain va progressivement imposer une religion
que certains qualifient d‘ hénothéiste
et d’autres de premier monothéisme exclusif.


Akhenaton et Nefertiti, main dans la main…

Statue représentant le couple Akhénaton - Néfertiti - calcaire peint - Nouvel Empire
Provenance probable : Tell el-Amarna
Département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre



( Musée de Louxor )



( Musée du Caire )


( Minieh )



La cité perdue d'Akhénaton
reconstitution en 3D par Archéovision Cnrs )


( Hall de la villette ; exposition Toutankhamon mai 2019 )


Merci de vos lectures et 
à tout soudain  ! !

 Transfert d'Akhenaton au nouveau musée de la civilisation du Caire 
  ( 08/2019)





Musée de la civilisation égyptienne ( 02/2022 )








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